Isabelle Cerneau arrive à la photographie après avoir investi les scènes de théâtre en tant que costumière et les ateliers de Haute Couture comme modéliste.
Un parcours qui convoque la main, une compréhension sensible des matières et des formes; une traduction du plan en volume et un clair obscur, nourrissent aujourd’hui son approche de l’image.
La composition est structurée, mais aussi sensuelle par le dévoilement de la lumière. Les formes, ainsi révélées, ne se saississent jamais tout à fait, elles s’incrivent dans un décor, dans un jeu de relations maitrisé. Les couleurs y apparaissent comme des sujets. Elles animent un monde fabriqué, qui emprunte les habits exaltés de l’artifice.
Dans les images d’Isabelle Cerneau, les formes d’un réel sublimé sont déplacées dans un espace, une nature recomposée. Les poupées, les gourmandises, les tresses de cheveux et les fleurs, motifs récurrents dans son vocabulaire, introduisent un trouble, quelque chose d’un rêve halluciné.
On songe au cinéma de David Lynch comme à la peinture de Le Caravage. Une picturalité toujours à l’oeuvre.